Laurent-Pierre Berenger
Le troubadour de Provence
Lyon, septembre 1822. Laurent-Pierre Bérenger, natif de Riez, met un point final à ses Mémoires, quelques jours avant sa mort. Sa vie a été à la fois si exaltante et si décevante. Jeune professeur oratorien à Lyon, il a l'honneur de fréquenter Jean-Jacques Rousseau. Professeur au collège de Troyes, il a des démêlés avec son élève Danton. Précepteur du prince de Monaco, censeur royal, il est admis dans les cercles littéraires de Paris où il rencontre Suard, Chateaubriand et se lie d'amitié avec Madame de Staël. Remarqué grâce à la publication en 1787 de son oeuvre majeure, les Soirées Provençales, il pense s'imposer comme poète et moraliste, mais accepte de devenir la plume de Danton. Effrayé par la tournure des événements, il se réfugie à Chaponost en mars 1793 où il survit difficilement. Premier proviseur du Lycée de Lyon (Lycée Ampère) en janvier 1803, il fait l'erreur de démissionner peu après. Même s'il anime les séances de l'Académie de Lyon et s'il continue à publier, il est déçu dans ses ambitions. Considéré comme trop favorable à Napoléon 1er, il est mis à la retraite en 1815 alors qu'il était inspecteur de l'Académie de Lyon depuis 1809. Malgré ses sentiments royalistes affichés, il est définitivement écarté et meurt en septembre 1822 à l'âge de 73 ans.