Mandatées par l'institut international des langues et civilisations africains dans le cadre d'un projet où l'ethnologie est présentée comme une auxiliaire de l'entreprise coloniale, Thérèse Rivière et Germaine Tillion partent en décembre 1934 pour l'Aurès et y resteront deux années. C'est la première mission ethnographique dans cette région.
L'ouvrage croise deux approches, afin de rendre compte des conditions d'exercice de la pratique ethnographique sur un terrain colonial, et jette un regard nouveau sur la personnalité de Germaine Tillion en considérant sa première rencontre avec l'Algérie.
Partant de données biographiques, il s'attache à comprendre la manière dont Thérèse Rivière et Germaine Tillion ont perçu et compris, pour chacune d'entre elles, l'univers social qu'elle découvrait, et à saisir les nuances de sentiments et de points de vue qui les habitent et qui orientent leurs attitudes, leurs actions et leurs réactions. En invoquant certains faits de l'histoire des relations entre la France et l'Algérie, de la conquête aux années 1930, il propose de restituer, même partiellement, les convictions, les interrogations, les aveuglements et les enthousiasmes de ses protagonistes, ethnologues, Français de métropole, administrateurs, colons et colonisés.