«De la familiale qui nous emporte, nouveau-nés emmitouflés, jusqu'à
l'ambulance du Samu ou à l'austère break endeuillé qui nous mènera
à petite vitesse, et après les étapes convenables, au trou final, la voiture
aura été notre cocon, notre compagne, notre témoin [...], notre victime
et notre alliée.» (François Nourrissier)
À observer chaque jour le comportement irrationnel de l'homme au
volant, on saisit d'emblée que l'automobile constitue plus qu'un
simple moyen de transport et, de toutes les inventions humaines, reste
sans doute une des plus magiques.
Image récurrente dans nos rêves, aimée et haïe tout à la fois, investie
d'une forte charge affective et érotique, instrument de séduction mais
source de danger et de mort, l'automobile n'en finit pas d'exercer
sur nous fascination et répulsion. Symbole d'intimité et de liberté -
songeons aux premiers émois amoureux qui surviennent souvent dans
cet espace privé -, elle n'en demeure pas moins, une fois transformée
en bolide et lancée à grande vitesse, une arme redoutable et mortifère.
Mais où, vers quel inconnu, nous conduit donc cette compagne
équivoque de notre vie ?
Convoquant aussi bien l'histoire, la sociologie que l'anthropologie, la
littérature et le cinéma, Frédéric Monneyron et Joël Thomas nous révèlent
avec finesse les relations ambiguës que nous entretenons avec
cette servante-maîtresse, irrésistible et perfide, qui nous escorte à
chaque instant de notre existence, et bien sûr, jusqu'au dernier...