Albert Riedel, jadis reporter connu, achève, aigri et solitaire,
dans un miteux studio parisien, le livre qui lui offrira
sa revanche.
Au Palais, Lucien Brincourt de Saint-Alvère, le secrétaire
général de l'Élysée, s'inquiète : Riedel dévoilerait de
sulfureux secrets sur la jeunesse, l'intimité même du
président dont il fut l'ami. Saint-Alvère obtient le manuscrit
et le remet au président, François Marsac. La
lecture est vertigineuse. Marsac voit défiler toute sa vie :
parents, enfance dans les années 30, ENA, mariage huppé,
ascension éclair. Viennent les années 60. Impitoyable,
Riedel continue son enquête : fonds secrets, comptes en
Suisse, femmes dont Marsac use comme de kleenex. Et
Riedel de conclure, preuves à l'appui : ce n'est qu'un jouisseur
et un imposteur qui ne recule devant rien.
Marsac titube. Son secret est dévoilé. Les ordres sont clairs :
Saint-Alvère doit impérativement bloquer l'ouvrage.
Filatures, écoutes, menaces. Rien n'y fait. Comment
Marsac parviendra-t-il à faire fléchir Riedel, son complice
d'autrefois ?
Récit à clefs, L'Autre est d'abord un formidable roman
balzacien, qui dans la tradition française conjugue
littérature et politique. On plonge avec bonheur dans
cette comédie du pouvoir, des dorures ciselées des
bureaux Louis XV aux suites présidentielles des Méridien.
Zemmour a écrit, vingt ans après Le Bon Plaisir de
Françoise Giroud, le roman vrai de la Ve République.