Le monde de la représentation littéraire est, aujourd'hui, un monde falsifié. Comme les autres. Une falsification absolue.
Que s'est-il passé? Les avant-gardes ont été liquidées. Depuis la fin des années soixante-dix, une restauration tirait en longueur: celle du petit roman psychologique à la française.
Vers l'an 2000, un nouveau calibrage s'est imposé: celui d'une littérature qui décrit une société dominée par le produit, mais, en dressant ce constat, sans autre horizon que le produit.
Avec des portraits, des lectures, des témoignages, L'avenir de la littérature décrit le paysage actuel du champ littéraire. Le livre rend compte de sa décomposition. Voici donc mis en scène Houelle-becq, Beigbeder, Dantec, Michon, Echenoz et quelques autres pris dans ces nouvelles coordonnées.
Au centre du dispositif, la curieuse centrale d'énergie Ligne de risque.
Simultanément, une réévaluation des anciennes coordonnées se dessine. De Sartre à Robbe-Grillet, de Paulhan à Blanchot, de Céline à Tel Quel, les données contemporaines s'entrecroisent avec l'existentialisme, le Nouveau Roman et les avant-gardes historiques.
«Celui qui veut marquer un point, explique un stratège chinois du IXe siècle, suit un itinéraire long et tortueux. Puis il le transforme en voie courte.»