La Réforme tant protestante que catholique a établi en Europe chrétienne une déchirure irréparable. Lesnouvelles communautés luthériennes et calvinistes et l’ancienne, catholique romaine, les unes et les autres retranchées de l’Église d’Orient, sont devenues adversaires.
Les États ne sont pas en reste, ils ont pris parti pour l’une ou l’autre foi. En ces temps les questions religieuses et politiques sont encore étroitement imbriquées. Aussi les guerres entre nations et les guerres civiles vont être nombreuses : guerres de religion en France, arrière-fonds religieux de la guerre de Trente Ans, saignée humaine dans le royaume de France après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, soulèvements dans le Saint Empire Romain Germanique, contestations en Angleterre ; révoltes aux Pays-Bas…
Progressivement ces guerres laissent place à la controverse virulente : arminiens contre gomaristes appelés aussi contre remontrans , jansénistes contre jésuites…
Sous le coup de boutoir des « lumières », l’Ancien Régime européen fondé sur l’absolutisme et le droit divin est définitivement condamné en Angleterre par les révolutions du 17e siècle, il est ébranlé en France par les philosophes et les écrivains. S’il se maintient ailleurs c’est grâce aux concessions des « despotes éclairés ». En beaucoup de pays, les esprits cultivés s’éveillent à des désirs de changement… la violence religieuse est désavouée.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Claude Martinaud, agrégée, docteur, longtemps professeur en classes préparatoires des grandes écoles, prépare actuellement des étudiants au CAPES histoire-géographie.
Elle est également conférencière et a écrit de nombreux articles parus dans des revues spécialisées.