Issus des anciennes tribus araméennes, les Nestoriens
furent parmi les premiers habitants de Mésopotamie à recevoir
l'enseignement du Christ, dans la langue même de celui-ci.
Ils portèrent l'Évangile en Asie centrale, en Inde du Sud, en
Chine et même sans doute au Japon, pendant que les chrétiens
occidentaux le portèrent en grec sur le pourtour méditerranéen.
L'historien anglais Arnold Toynbee a pu écrire, au début
du XXe siècle, qu'au moment du déclin de l'Empire romain,
«il s'en fallut de peu que l'avenir du christianisme se trouvât
chez les Nestoriens plutôt que chez les chrétiens occidentaux.»
Le triomphe de la civilisation occidentale et le développement
du monde arabe les réduisirent au rôle modeste qui est le leur
aujourd'hui. Mais il n'est pas interdit de penser que, si la culture
occidentale venait à perdre l'influence dominatrice qu'elle
exerce aujourd'hui, les descendants des Nestoriens, forts de
leur expérience passée avec le monde oriental, pourraient
porter, à leur tour, le ferment du christianisme.