La psychanalyse aujourd'hui n'a pas toujours bonne presse. « Trop longue, trop chère, est-elle seulement efficace ? ... » On lui oppose des techniques plus performantes, faisant du bon vieux divan de Freud un accessoire désuet. Qu'on l'idolâtre, qu'on l'enterre ou la méprise, elle n'indiffère pas.
Sophie Cadalen ne prétend pas défendre la psychanalyse, elle ne rejette pas les autres méthodes : il y a diverses façons d'aborder l'humain, d'accompagner et d'alléger sa souffrance.
Mais, après des années de pratique, elle reste convaincue de la puissance du travail psychanalytique, et ne cesse d'être surprise par les effets du divan. Dans cet ouvrage, elle a souhaité raconter l'irracontable des parcours psychanalytiques, parler de ses débuts, de ses rencontres, de ses réussites comme de ses échecs. Avec un franc-parler et un humour qui rendent ce livre passionnant et jubilatoire, Sophie Cadalen évoque ses patients : le jeune homme qui l'endormait en séance, la femme qui ne disait rien, celle qui affirmait être la plus belle, le gay homophobe, les patients « trop » charmants ou très désagréables. Elle aborde aussi la question de l'argent en thérapie, des traumatisés des attentats, des victimes du confinement, du fameux « transfert », de la puissance des mots, des succès inattendus...
Ce livre salutaire, d'une grande richesse humaine, ne manie aucun jargon ni aucune langue de bois. Sophie Cadalen dit les audaces de ceux qui s'aventurent sur le divan pour se libérer, pour être des sujets désirants. Pour vivre.