Dans un univers parallèle, la drogue, infiltrant massivement la civilisation urbaine, est
devenue un contre-pouvoir. Les autorités décident de transformer un quartier d'affaires
ruiné et vide - La Défense - en une gigantesque salle de shoot, mais en vase clos et
entourée d'un mur électronique infranchissable.
Trois destins croisés y témoignent de l'extrême violence des univers autogérés. Roman
sur les déviances, y compris sur l'urbanisation démentielle des dernières décennies,
Lazaret est avant tout un constat lucide, donc pessimiste, sur l'inanité profonde d'une
quelconque amélioration des rapports sociaux et humains.
Alain Paucard se lance ici dans une prose au goût d'apocalypse. Paru initialement
en 1986, Lazaret est un livre choc, plein de bruit et fureur, frôlant le «gore» à l'occasion.
Un récit haletant.
On connaît les pamphlets d'Alain Paucard : Les Criminels du béton (1991), La Crétinisation
par la culture (1998), Éloge du cul (2006), Manuel de résistance à l'art contemporain
(2009) ; mais il faut relire ses romans : Je t'appartiens (2007), Curieuse (2010).
Lazaret est une réussite sur le thème de la survie.