Le 28 mai 1918, la Ire République d'Azerbaïdjan proclame son indépendance. Cet acte constitue la première tentative réussie d'établir un régime laïc et démocratique dans le monde musulman. Aussitôt, l'intégration juridique de certains principes institutionnels occidentaux en terre d'Orient se met en place. Un Parlement national, dans lequel sont représentés tous les grands partis et les principales minorités ethniques peuplant l'Azerbaïdjan, voit le jour en décembre 1918. Des gouvernements de coalition se forment. Le droit de vote pour les femmes est reconnu, ainsi qu'un certain nombre de libertés individuelles, y compris la liberté de la presse et de réunion. L'instruction gratuite devient accessible à tous. En septembre 1919 l'Université nationale de Bakou ouvre ses portes. L'église et la mosquée sont séparées de l'État.
Moins de deux ans plus tard, en avril 1920, le pays est envahi par l'Armée rouge, qui installe un pouvoir communiste à Bakou. La Ire République n'a duré que vingt-trois mois.
S'appuyant sur de nombreux documents d'archives, Rahman Mustafayev décrit la place occupée par cette jeune République aux côtés des grandes puissances que sont alors la Turquie ottomane puis kémaliste, l'Allemagne, ainsi que les Alliés vainqueurs de la Première Guerre mondiale (États-Unis, Angleterre, France, Italie). Il examine, en particulier, les rapports de l'Azerbaïdjan avec la Russie soviétique, acteur dominant de la région. Il analyse enfin les causes et les conséquences de l'échec de la Ire République.