Au terme d'un repas, un banquier démontre à son convive que ses engagements en matière d'anarchisme n'ont rien à envier à ceux des poseurs de bombe. Il déploie ainsi les trésors d'une rhétorique insidieuse au service de sa personne et s'installe dans de provocants paradoxes.
Si ce banquier anarchiste nous enchante par son esprit retors, ses raisonnements par l'absurde et une mauvaise foi réjouissante, la véritable dimension du livre est ailleurs : il s'agit d'un pamphlet incendiaire contre la société capitaliste, ses hypocrisies et ses mensonges. Pessoa y dénonce aussi le pouvoir de l'argent, qui mine de l'intérieur le bien le plus précieux de l'homme : la liberté.