Dès sa deuxième représentation, Le Barbier de Séville étourdit Paris de jeunesse et de gaieté. Un vieux tuteur difficile à duper, une pupille fine mouche, un aristocrate prétentieux et, pour mener la danse, le valet le plus insolent, rusé et spirituel de notre répertoire. Un provocateur qui ose demander, en 1775, combien de maîtres seraient capables d'être domestiques !
On peut donc s'amuser au théâtre, et ce Figaro ferait presque oublier Molière et Marivaux. Avec une intrigue italienne, des couleurs espagnoles, des souvenirs de Renart, Pathelin ou Scapin, Beaumarchais fabrique un héros national immortel, éclatant d'intelligence et de malice, dont l'impertinence reste à ce jour inégalée. Il ne faut jamais oublier Figaro, qui nous ordonne de rire, de danser, de vivre et d'être heureux.