Le développement étonnant et contradictoire de
l'usage du mot «baroque» au cours des dernières
décennies est le résultat de la concentration anarchique
des sens divers et séparés que l'histoire lui avait donnés.
On nous dit que le théâtre de Rotrou est la manifestation
la plus claire du baroque sur la scène française du
XVIIe siècle. On nous dit aussi que Claudel a réinventé
le baroque sur la scène. Où est le lien ? Quel est le rapport
entre la place Navone, le Palais idéal du Facteur Cheval
à Hauterives et la sculpture d'Ipoustéguy ? Entre «l'âge
baroque» défini par Jean Rousset et «la période baroque
de Détroit» caractérisée par un déséquilibre entre la production
et la vente des automobiles ? Il existe actuellement
un baroque en politique, en morale, en cuisine. Où
est le dénominateur commun ? Un mot ? Vaut-il la peine
de chercher, au-delà du mot, des affinités électives ?