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Convoquer les morts, ces «chers disparus»,
et restituer leurs derniers instants, l'horreur
de leur mort, la douleur de leurs proches,
comme un cérémonial dans un pays en proie
à la guerre, où l'écrivain est offert en victime
propitiatoire, tel est le propos de ce récit,
écrit en 1995, qui répond autant à une exigence
de mémoire immédiate qu'à un désir de lire
autrement l'histoire de l'Algérie. Qu'il s'agisse
d'écrivains célèbres - Albert Camus, Frantz Fanon,
Kateb Yacine, Tahar Djaout... - ou moins connus,
Le Blanc de l'Algérie recrée, à travers
leur mort, certains épisodes de la guerre
d'Indépendance passés sous silence.
Assia Djebar poursuit la quête exigeante,
à la fois littéraire, autobiographique et historique
qui, de L'Amour, la fantasia à Vaste est
la prison, traverse son oeuvre romanesque
et en fait l'un des écrivains du Maghreb
les plus connus dans le monde entier.