- Le premier, amer comme la mort.
Je bus ce thé, pratiquement acide, en regardant le
jeune homme qui s'activait autour de la théière où il
avait rajouté du sucre et de l'eau. Il la tint un long
moment au-dessus d'un petit réchaud. Un silence se
fit et il servit un deuxième verre.
- Le deuxième, fort comme la vie, me dit le Touareg.
Puis, il remplit une troisième fois la théière de sucre
et d'eau sans ajouter de thé. Bientôt, il souleva le pot
à la hauteur de son visage et versa le thé en cascade.
Une mousse dorée couronnait le précieux breuvage.
- Le troisième, doux comme l'amour, souffla-t-il à
Assia en lui offrant un verre.
Surprise, elle le regarda dans les yeux et frissonna.
Le bateau glissait lentement sur le Fleuve à travers
les dunes. Au loin, les nuages s'étiraient en de
longues écharpes fluorescentes, rouges, roses,
violettes...
Deux récits s'enchevêtrent sur les rives du grand
fleuve. La dernière ligne courbe se déroule autour
du trafic archéologique dans la vallée du Niger et
Sahels conte l'histoire d'une traversée tumultueuse
durant une révolte touarègue.