A la mort de la romancière Eléonore Korab, son fils
Archie se demande si le moment n'est pas venu pour
lui de consulter l'un de ces psychanalystes que, par
dérision, elle appelait "paysagistes de l'âme". En prévision
de la première séance, cherchant dans son passé
l'événement qui constituerait le juste commencement
d'une analyse, il en vient à se raconter ce qu'il sait,
ce qu'il devine et ce qui lui demeure obscur dans la
vie de cette mère que la guerre lui avait dérobée
sous un nom et que la paix lui a rendue sous un autre.
Souvenirs, confidences et aveux composent bientôt
un portrait de femme que chaque incursion nouvelle
modifie, car la romancière fut aussi imprévisible que
multiple. Dixième roman d'Hubert Nyssen, Le Bonheur
de l'imposture est le livre d'un homme qui a versé là
une part informulée mais essentielle de sa double
expérience d'écrivain et d'éditeur.