En arrêtant à sa descente d'avion Maurice Fabre, recherché pour crimes contre l'humanité en raison de sa participation active aux « massacres de Sétif », les autorités algériennes n'ont-elles pas fait preuve d'un zèle quelque peu excessif ? Car, plus de soixante ans après les faits, personne, des deux côtés de la Méditerranée, n'a vraiment intérêt à revenir sur ces journées sanglantes de mai 1945, dans cette Algérie française qui était alors à la fois pétainiste, gaulliste et sous influence américaine. Ni Alger, ni Paris, ni même Washington...
Personne, sauf l'accusé. Celui que la presse désigne comme le « Boucher de Guelma » est en effet déterminé à ne plus rien cacher de la vérité sur des tueries dont les victimes algériennes ne sont toujours pas dénombrées. Comment faire taire ce vieillard, dont la mémoire est implacable, et qui, au fil de l'instruction de son procès, se montre décidément trop bavard ? Le premier roman noir consacré à l'une des pages les plus sombres du colonialisme français.