À dix ans d'intervalle, Marie-Antoinette fait réaliser au château de Fontainebleau deux joyaux par les plus grands artistes de son temps : le boudoir turc (1777) et le boudoir d'argent (1786). Dans ces cabinets de retraite, la reine échappe à l'étiquette de la Cour.
L'engouement pour les turqueries ne faiblit pas au début du XIXe siècle, lorsque l'impératrice Joséphine s'installe dans ce refuge féminin. Elle offre un nouvel éclat à cet univers des Mille et une Nuits pour lequel elle commande un mobilier somptueux et atypique, mêlant l'acajou et les bronzes dorés à des étoffes lamées, brodées et frangées d'or.
Après une restauration minutieuse, les gracieux lambris sculptés, peints et dorés du boudoir de Marie-Antoinette forment de nouveau un écrin délicat pour le luxueux mobilier de Joséphine. Niché dans un recoin de l'ancestral château de Fontainebleau, le boudoir turc présente l'unique décor de ce genre conservé en France.