« En tant que créateurs, nous possédons d'une part la fermeté, la ténacité et l'hétérogénéité du corail et, de l'autre, la capacité de croissance des plantes héliotropes. » (1967)
Cinéaste révolutionnaire en lutte contre l'impérialisme, Masao Adachi a rédigé de nombreux écrits accompagnant son trajet engagé, dont presque trois décennies se déroulèrent dans la clandestinité et une part en prison : manifestes, chroniques, journaux, comptes rendus de livres, analyses d'oeuvres fraternelles (Kôji Wakamatsu, Nagisa Ôshima, Jean-Luc Godard, Glauber Rocha, Jonas Mekas, R. W. Fassbinder...). Il s'y déploie une théorie de l'art comme action et réciproquement une théorie de l'activisme soucieuse d'expérimenter en toutes choses et en tous lieux : dans les rapports avec autrui, dans les gestes de luttes, dans les usages de la langue. Rarement trajet de cinéaste fut plus radical, inventif et fidèle à ses idéaux d'émancipation.
Auteur d'éblouissants diamants noirs (A. k. a Serial Killer, Prière d'éjaculation...) et du film « le plus offensif de l'histoire du cinéma », selon ses propres termes (Armée rouge / FPLP : Déclaration de guerre mondiale), Masao Adachi reste à ce jour interdit de sortie de territoire au Japon.
« Je ne me considère pas moi-même comme un hérétique. Mais si l'on observe objectivement la place de mes oeuvres, du point de vue de leur contenu, on peut les situer dans les extrêmes. » (2010)