Le Cahier rouge
Louis Blanc, Jean Jaurès, Michelet, Melville, Italo Calvino, Joseph Beuys, tous et bien d'autres ont été fascinés par Anacharsis Cloots, l'« Orateur du Genre humain » qui sut s'opposer à la Gironde comme à Robespierre en indiquant une autre voie à la Révolution en marche, celle de la libération de tous les habitants de la terre, « le temps où tous les peuples n'en feraient qu'un et où les haines nationales finiraient » comme l'écrivait admiratif Rabaut Saint-Étienne évoquant ce Messie laïc. Quelques études ont certes été consacrées à ce personnage haut en couleur, cet écrivain à la langue inventive, ce philosophe puissant, il restait à conter sa vie d'un point de vue moins éminemment « scientifique », plus humain, sans toutefois rien sacrifier à l'Histoire. C'était là une dette envers celui qui signait sa dernière lettre de ces mots : « Anacharsis Cloots, homme ».
C'est ce que François Labbé a tenté dans ce livre se lisant comme un roman mais n'en traçant pas moins le portrait le plus vrai possible d'un penseur qui, peu de temps avant son exécution, disait amèrement : « Je ne suis pas de mon siècle ! »