Avec Le carnet rose, Yolande Villemaire propose une méditation sur le deuil et ses douleurs. Elle y fait vivre les images et les sentiments que la mort a suscités en elle quand son compagnon lui a été ravi par un cancer fulgurant.
Journal poétique tenu sur quelques mois presque quotidiennement, Le carnet rose raconte de l’intérieur, en toute simplicité, ses premières réactions provoquées par la perte. Passé et présent se lient dans le besoin de laisser place, souvent bien malgré elle, au quotidien qui reprendra ses droits. Avouant préférer le silence devant une page blanche et :
ces mots tremblants
d’un carnet rose
qui me permet de faire mon deuil
en toute douceur
La poète mêle aux émotions qu’évoque le souvenir d’une intimité encore toute proche la distance et l’intériorisation qui s’installent avec les semaines, les événements du quotidien qui poussent vers l’avant et l’absence de l’être aimé. Jusqu’à cette limite qui sépare sans appel :
(…) et tout s’efface
tout s’efface
j’en oublie que tu es passé
derrière les portes blindées de la mort