Le carton de mon père
Quand son père meurt, Lukas Bärfuss refuse l'héritage, constitué essentiellement de dettes. Il ne garde qu'un carton, rempli d'une triste paperasse. Vingt-cinq ans plus tard, lors d'un grand rangement, il l'ouvre et passe en revue ce qu'il contient. Défile alors toute son enfance précaire.
À la lumière de l'Ancien Testament, de Darwin, Claude Lévi-Strauss ou Martine Segalen, l'écrivain décortique les notions de famille et d'origine, ces obsessions dangereuses de notre civilisation. Il en profite pour évoquer les « biens jacents », ces biens sans propriétaires que sont les océans, les animaux sauvages, et surtout les déchets. Dans cet essai très personnel, Lukas Bärfuss met en oeuvre l'esprit critique acéré qui fait aujourd'hui de lui l'un des écrivains majeurs de langue allemande.
« Il y a des contenants qu'on n'ouvre pas si facilement et une aversion contre l'origine s'est emparée de moi - pas contre la mienne, non, contre l'idée de l'origine en tant que telle, cette obsession de se définir à travers ses ancêtres. Devais-je simplement jeter ce carton ? C'était la solution la plus raisonnable. »