J'avais trouvé refuge dans
une sorte d'ermitage jouxtant
une grande bâtisse construite
au siècle dernier au milieu
d'une garrigue inhabitée. Je
ne sais pourquoi j'emploie le
terme de refuge, car je n'ai pas
le sentiment d'être venu dans
ce lieu solitaire pour y trouver
une quelconque protection.
On m'avait confié une tâche
compatible avec la tranquillité
à laquelle j'aspirais. Elle exigeait seulement un goût pour
la nomenclature. La personne
qui m'avait engagé, sans doute
le propriétaire des lieux, tenait
beaucoup à ce que l'extraordinaire masse de documents,
dont il n'envisageait pas de
se séparer, soit archivée avec
autant de soin et de considération que l'on prodiguerait à
des plantes élevées en serre.