Le cas Beaubourg
Mécénat d'état et démocratisation de la culture
1977 : le Centre Georges-Pompidou ouvre ses portes. À l'extérieur, la polémique fait rage ; à l'intérieur, la cohue du premier jour consacre d'emblée un succès qui, par-delà divers aléas, ne se démentira pas.
Une question surgit : comment se fait-il que cette véritable révolution, ce modèle nouveau d'articulation entre politique, institution et pratiques culturelles n'ait pas davantage - c'est litote ! - porté à réfléchir, n'ait pas davantage inspiré ? Pourquoi Beaubourg, en somme, n'a-t-il cessé de gêner ?
Après avoir notamment enquêté auprès des protagonistes « historiques » (Claude Pompidou, Jacques Chaban-Delmas, Pierre Messmer, Pierre Boulez, Jean-Pierre Seguin, François Mathey, Blaise Gautier, Pontus Hulten...) Laurent Fleury s'est employé, éclairant au passage les raisons de cette occultation, à ressaisir le sens de l'expérience Beaubourg et de cette approche spécifique de la question des publics qui la caractérise.
Il en tire d'importants enseignements, fort utiles alors que tant d'incertitudes pèsent sur le débat culturel et les modalités d'implication souhaitable de l'État.