Avec Le Chagrin de la guerre, « avec Bao Ninh, dernier-né d'une nouvelle génération d'écrivains, le Viêtnam cherche de nouveau à exorciser l'agonie de ses guerres ». (Jean-Claude Pomonti, Le Monde.)
Un homme de trente ans revient après dix années de guerre. Il essaie de recoller les morceaux épars de son existence. A la lueur d'une petite lampe à pétrole, nuits après nuits, feuillets après feuillets, il écrit sa vie, la guerre, l'amour. L'écriture le repousse de plus en plus loin, de plus en plus profondément dans le passé, la boue, le sang, la violence, les atrocités. Et les feuillets s'entassent pendant que la vie de tous les jours se délite, pendant que la mémoire, comme un fleuve à la dérive, à travers mille méandres, l'ensevelit dans les pages cachées de son passé. Pour qu'il écrive ce chagrin de la guerre, cette tristesse de l'amour, « les pages les plus folles dans une douleur née de la passion de vivre ».