Pendant des décennies, dans les Alpes de Carinthie, en Autriche, la famille de Josef Winkler a cultivé un champ dans lequel avait été enseveli l'un des pires criminels nazis, Odilo Globocnik, principal responsable du massacre des Juifs autrichiens. Il fut enterré là sans sépulture après son suicide, en 1945.
Les Winkler, comme tout le village, se seront donc nourris au fil des ans de pains confectionnés avec les céréales récoltées là, sans que le père, qui savait tout, en dise un mot.
Dans une langue pleine de fulgurances, quasi incantatoire, l'auteur répond ici au besoin impérieux de s'adresser une dernière fois à son père disparu et de nommer ce qui a été passé sous silence, pour que cesse enfin de triompher la culture de la mort dans laquelle il a été élevé.