Irrévérencieux envers les autorités mais humbles
face aux gens, l'écrivain italien Erri De Luca et le photographe
français François-Marie Banier partagent
dans ce livre un regard libre et salvateur sur leurs contemporains
et une foi dans l'irrépressible individualité
de chacun face à toute sorte d'ordre moralisateur et
abusif.
Depuis des années, Banier accumule dans ses photographies
un vocabulaire de gestes, d'attitudes, de
mouvements et d'expressions, dans lequel De Luca
voit «les archives d'un Balzac». Celui-ci déchiffre le
processus de la photographie et observe l'attitude du
photographe à travers le prisme d'une langue qu'il
traduit et connaît intimement, l'hébreu de la Bible, et
nous livre une méditation profonde sur la création,
l'histoire et l'état du monde actuel.
Erri De Luca reconnaît dans les photographies de
François-Marie Banier le «contrecoup encaissé dans
sa jeunesse, un choc d'injustice jamais réglé. Avec
la photographie, il redresse un tort contre lequel, en
son temps, il n'eut pas droit à la parole, seulement à
la douleur. J'en parle par fraternité». Selon lui, «le
photographe est un cantastorie muet».