En ce jour de l'An de l'année du coq, un char de fête monte vers le Sanctuaire Intérieur d'Ise. Il est chargé des plus belles pages des poètes d'Edo venus les offrir en invocation aux Muses et à la déesse du Soleil Amaterasu afin que la lumière se répande largement sur le monde.
Chant des coqs, son du koto, cœur fidèle, maison des plaisirs, glace ou cascade, les fleurs de glycine fanent et renaissent. Entre le «monde flottant» du quotidien et le monde spirituel, pas de frontière ; le souffle des kami est présent dans chaque geste.
Dans ses planches, élégamment calligraphiées, Hokusai, le peintre fou de peinture, s'amuse à portraiturer, selon les lois immuables du travestissement et de l'allusion, ces poètes de kyôka - poésie folle - extravagants et raffinés, qui parodient la littérature classique par des jeux d'esprit souvent en réaction à l'ordre moral.