1865, la Guerre de Sécession prend fin, et tous les esclaves des États du Sud sont libérés. Mais qu’est-ce que cela signifie, être libre, pour un peuple qui n’a jamais eu le droit même de rêver ?
Booker, 9 ans, est né sur la plantation des Burroughs, en Virginie. Avec sa mère, son frère aîné et sa petite sœur, ils prennent la route vers un nouvel État, la Virginie Occidentale, où ils espèrent obtenir du travail. Être libre, d’après ce qu’on leur inculque, c’est gagner son salaire. Lorsqu’ils y parviennent, la désillusion est de taille : l’horreur de l’esclavage a fait place à l’exploitation dans les mines de sel et de charbon. Booker, pourtant, porte en lui un espoir. Être libre, n’est-ce pas d’abord accepter de prendre sa vie en main ? Fasciné par le pouvoir des mots, il commence, avec l’aide de son frère John, à étudier. À 16 ans, il intègre l’institut Hampton, une école pour les Noirs libres. Son périple ne fait alors que débuter… Convaincu que seule l’instruction permet de s’émanciper, Booker est prêt à tout pour aider son peuple à vivre pleinement, aux côtés des Blancs, en Amérique. Même s’il doit pour cela endurer les critiques de ceux qui préfèrent le combat aux tentatives d’apaisement. Il ignore encore qu’il ira jusqu’à fonder sa propre école, devenir l’un des orateurs les plus éloquents de son époque et, un soir de 1901, s’asseoir à la table du président Théodore Roosevelt.
À partir de 13 ans