Tandis que nous reposions au creux d'un rocher, j'eus l'oeil tiré par un petit cerisier, à quelques pieds de nous, qui commençait juste à fleurir. Penser que ce gringalet qui passe tout l'hiver sous la neige n'oublie pas de fleurir quand le printemps atteint ces hautes pentes ! Insolemment poussé là, comme l'image inversée du koan zen « frêles fleurs de prunier sous les feux du soleil », cet arbrisseau me rappelait la strophe de Gyôson :
Petit cerisier sauvage
moi seul l'aime et lui seul
il en fait autant !