Du romantisme et du fantastique. L'un avivant l'autre, et réciproquement. Tel est le précipité de ces trois nouvelles, où le surnaturel (métempsychose, don de doublé vue, réincarnation...) et les passions s'exacerbent.
Et d'une Venise battue par les tempêtes à Florence, de la Révolution à l'Antiquité, les récits s'enchâssent, aux méandres fascinants, dessinant des labyrinthes qui égarent et révèlent à la fois. A quoi s'ajoute comme une esthétique scientifique, à la manière de Poe, dont les effets de rationalité ne sont là, en fait, que pour mieux jeter le trouble et accentuer la dramaturgie fantastique : extase, catalepsie, folie...
A tous les sens des termes, « suppléments d'âmes », ces trois nouvelles aux titres évocateurs, Le Chevalier du coeur saignant, L'Âme du bourreau, Les Hallucinations du Professeur Floréal, témoignent en outre de l'intérêt de Maxime Du Camp pour certaines doctrines ésotériques et autres puissances mystérieuses.