Fin du XVIe siècle. Le royaume de France est coupé en deux entre les catholiques et les huguenots. La Saint-Barthélemy a vu le massacre des protestants à Paris. Henri de Navarre y a réchappé, avant d’être retenu prisonnier par la famille royale, puis de s’évader pour regagner sa région de Pau et Nérac. Dans le Sud également, Montaigne rédige ses Essais dans la tour de son domaine. Il est de religion catholique mais défend l’idée de tolérance. Comme son meilleur ami défunt, il rêve d’une liberté de conscience et de culte pour tous : ses amis sont catholiques, huguenots, juifs... Il fraie avec des jésuites, des anglicans... Pour lui, le roi de Navarre, Henri, sera amené à devenir roi de France et il l’exhorte à se convertir au catholicisme par calcul politique, pour rassembler le peuple derrière lui. Mais pour le moment, Henri III de Valois est roi de France et sa politique fluctue selon les mois : sans descendant, il préfère finalement que son successeur soit Henri de Navarre, descendant de Saint-Louis, qui monte sur le trône plutôt que le duc de Guise, qui n’hésite pas à soulever la Ligue contre le souverain jusqu’à en occuper la capitale royale.
Dans ce contexte, Montaigne rêve d’une paix religieuse, qu’il souhaite mettre en place en rassemblant des sages de diverses religions, qu’il nomme Chevaliers du soleil, des princes comme Navarre et Orange. Il se présente à Rome en compagnie de ces deux derniers princes pour présenter son projet au Pape Grégoire XIII. Celui-ci, tout d’abord réceptif, se ferme peu à peu sous la pression des Espagnols à qui il doit son siège. La petite troupe n’est bientôt plus en sécurité à Rome et doit s’enfuir.