Les Larrieu sont des montagnards qui savent combien les chemins tout tracés sont ennuyeux (comme est froid le cinéma de pur dispositif, ou comme est infertile le dogmatisme) mais aussi que l'improvisation sans cadre peut-être fatale (comme est informe la mise en scène de ceux qui galvaudent le naturalisme). Leur art, à la fois aventureux et rigoureux, consiste à trouver un naturel équilibre entre le formalisme et la volupté. Si naturel, c'est-à-dire si loin de la pose, qu'il est encore parfois mal vu, comme une incongruité trop difficile à étiqueter pour être prise au sérieux. L'un des grands mérites de cet entretien est de mettre à jour tout le travail enfoui sous l'évidence, et de démontrer la complexité et l'intelligence d'un cinéma qui a le bon goût de s'offrir à nous dans une joie lumineuse. Marcos Uzal