« Lorsque j'ai commencé la publication des premiers volumes racontant les aventures de cette famille Pasquier - qui, comme vous le savez, ressemble si fort à la mienne - mes tout premiers lecteurs m'ont déclaré, et de manière presqu'unanime : "Mais qu'allez-vous chercher là ? Les aventures que vous nous décrivez sont trop invraisemblables (certains me dirent même trop rocambolesques) pour paraître vraies ! Votre imagination vous emporte..." Et j'eus grand mal à expliquer à ces sceptiques que je n'avais rien eu à inventer, et que j'étais même resté bien en-deçà de la vérité, car cette vie incohérente et désordonnée, mon propre père nous l'avait réellement fait vivre, à mes frères et soeurs, à ma mère et à moi. [...] Chez nous, la réalité quotidienne a toujours dépassé - et de loin! - la fiction romanesque. »
Lettre de Georges Duhamel à François Mauriac, avril 1939.
Le clan. Pasquier 1888-1900
1889, le vieux monde vole en éclats sous la pression du progrès. Dans ce chaos, un couple de Parisiens, apparemment comme les autres, voit ses cinq enfants croquer à belles dents une jeunesse dont ils espèrent mille promesses.
Le père, Raymond Pasquier, est un touche-à-tout volage ; sa femme, Lucie, peine à empêcher la barque familiale de chavirer. Puis viennent les enfants : Joseph, tôt dévoré par son goût pour l'argent ; Laurent, le narrateur, épris des idéaux de la littérature et de la Science ; Cécile, qu'un amour sans limite pour la musique enchaîne à son piano; Suzanne, rêvant de gloire sur les planches des théâtres et Ferdinand, le vilain petit canard, qui se prépare une vie de médiocrité.
C'est le passage de l'enfance à l'âge adulte d'êtres fervents et déchirés que nous racontent, avec brio, ces trois premiers volumes de la saga du Clan Pasquier : Le Notaire du Havre, Le Jardin des bêtes sauvages, Vue de la Terre promise. Une épopée pour tenter de s'élever aux plus hauts sommets.