J’ai souvent parlé de magie avec Ayerdhal.
Pas la force extérieure manipulée par des thaumaturges, mais celle qui naît dans le cœur et la volonté des hommes et que j’ai voulu illustrer dans ce recueil.
Il en a donné sa propre définition dans Parleur ou les chroniques d’un rêve enclavé :
« Parleur parlait et nous suivions. Il y avait quelque chose de magique dans cette sujétion, quelque chose qui ne tenait pas seulement de ce charisme, dont Mescal me parla par la suite, et qui ne dépendait pas uniquement du parfait usage qu’il faisait de ces connaissances humaines. Aujourd’hui, je sais que cette magie s’appelle intégrité et qu’elle fonctionne par la conscience que nous en avons, car tous nous connaissons les limites de notre propre honnêteté. Nous ne savions pas au juste ce que Parleur pensait, mais nous n’avions jamais détecté le moindre décalage entre ses paroles et ses agissements. »