En pleine nuit, deux agents de la police politique frappent à la
porte du colonel. Cette irruption réveille, chez le vieil homme,
les fantômes du passé : ses années au service du Shah d'Iran, la
mort de trois de ses enfants, sacrifiés au nom de la Révolution,
ainsi que le meurtre de sa femme qu'il a lui-même punie pour
adultère. De cette famille décimée, il ne reste guère que son fils
Amir, qui vit reclus dans la cave de la grande maison familiale,
hanté par les atrocités du régime dont il fut tour à tour témoin
et victime, et sa fille Parvaneh, mariée à Ghorbani, un des bras
armés de la répression.
Dans un va-et-vient incessant entre passé et présent, dont les
frontières sont d'autant plus floues que la mémoire du colonel
est défaillante, les voix du vieux militaire et de son fils Amir
s'élèvent, s'entremêlent et se répondent. Un récit poignant qui
nous dit toute l'horreur de cette «plante sauvage, vénéneuse et
carnivore», qui broie l'individu au nom d'un idéal et meurtrit le
pays depuis plus de trente ans.