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Le 9 juin 1980, à Genève, sa ville natale, le grand pianiste Walter Caldor doit jouer le vingt et unième concerto de Mozart, œuvre que, depuis l'âge de dix-sept ans, avec une obstination apparemment inexplicable, il refuse d'interpréter. Mais, quelques instants avant le concert, la violoniste Marie Caldor tue le musicien, son père adoptif. Quand le procès s'ouvre devant la cour d'assises, la Justice hésite entre deux versions du meurtre. Marie a-t-elle donné la mort au virtuose, pour lui épargner une déchéance physique dont elle avait perçu les premiers signes ? A-t-elle commis un crime passionnel, après avoir découvert qu'une jeune femme avait, secrètement, transformé la vie du grand artiste, jusqu'alors si austère qu'on l'avait surnommé le moine calviniste ? Le déroulement des débats va briser l'alternative, en révélant peu à peu une vaste zone de mystère, où les secrets du cœur humain se mêlent aux sortilèges d'un chant aussi divin que l'andante du concerto en ut majeur. Il y a, dans cette approche de la mort à travers le visage d'une jeune femme, non seulement une poignante énigme, mais une musique qui fait de ce roman un livre habité par la passion. Rarement, l'on a peint avec un tel accent de vérité, le fragile défi des amours disparate face à la vieillesse. Rarement, la musique a si étrangement parlé au cœur. En s'attachant, en virtuose lui aussi, aux imbrications les plus souterraines de la vie et de la mort, Maurice Schumann touche à l'essentiel — et nous donne là un admirable roman d'amour.