Cet ouvrage pourrait être présenté comme un roman initiatique mais le lecteur comprendra très vite qu'il s'agit de bien plus qu'un roman. Cela se lit avec la facilité du roman, mais l'auteur n'est pas un romancier. Auteur de plus de cinquante ouvrages sur son sujet de prédilection, les origines du christianisme, ses travaux, reconnus comme de haute qualité, ont été récompensés par de nombreuses distinctions et non des moindres.
Justement, là, cet ouvrage est une oeuvre de commande, pourrait-on dire. Il est la réponse à l'invitation qui a été faite à l'auteur d'organiser un concile laïc quant à réfléchir sur la question de l'Eglise, hier comme aujourd'hui, comme une réponse à l'Appel criant du Pape Paul VI le 8 décembre 1965 : « Nous faisons appel aux chercheurs laïcs, l'Eglise a besoin de vous entendre ! »
Le choix de Jumièges peut évidemment étonner où chacun pour une telle Assemblée aurait volontiers choisi une ville d'importance, comme Paris, Lyon, ou Chartres. Pourquoi pas Lourdes d'ailleurs ? Mais qu'est-ce que l'importance sinon celle que l'on porte en priorité sur d'autres. Or, précisément Jumièges, cette petite bourgade du Pays de Caux présente un intérêt tout particulier ; que le lecteur découvrira dès les premières pages, et qui ira s'amplifiant à mesure de la lecture.
Non, ce n'est pas un roman, Mais qu'est-ce qu'un roman ? A l'origine c'était un texte qui passant outre la langue romaine, (le latin), était écrit en langue romane. Puis le mot a évolué à mesure que la froide narration des réalités laissait place à l'ébullition de l'imaginaire : quand l'esprit de l'écrivain vagabonde sans freins, au même titre que Pierrot amoureux se voulant charmer Colombine, s'abandonne à la romance.
Que ce romantisme a-t-il à voir avec un Concile ? Mais, justement, la réponse est là : dans le choix de Jumièges, où à travers un énigmatique Pierre, si rude, et sa non moins énigmatique mais si douce Colombe, s'exerce en permanence l'inextinguible feu d'une passion dévorante.