Le corps est aujourd'hui l'objet fétiche de la postmodernité libérale. La religion sportive avec son culte de la performance et son obsession de la compétition, les nouvelles pratiques corporelles avec leurs illusions pédagogiques ou thérapeutiques, les innombrables variantes de la «culture du corps» avec leurs exhibitions narcissiques aliénantes délimitent une économie politique du corps dont les effets idéologiques exercent une emprise insidieuse dans toutes les institutions. La déconstruction de cette emprise implique la compréhension des divers modèles théoriques qui constituent les visions du corps (corps-machine, corps-énergie, corps-information, corps-expression, corps-jouissance, etc.). Le corps analyseur interroge ainsi le statut ontologique de la corporéité : de quoi est-il question quand il est question de corps ?