Le corps de l'autre
Le Corps de l'autre est une suite et une variation poétiques sur la présence et l'apparence de l'autre féminin dans ce qui fait perdurer le regard et l'attrait, l'aimance et le désir vivant. Une sensualité reconstruite traverse ces textes tantôt masquant la proximité charnelle de l'autre, tantôt la dénudant comme piège amoureux favorable à une transparence de langage. Cela peut être considéré comme une succession et une inflexion de visions érotiques, une imagination de formes et de postures, de fragments d'une féminité multiple ; une histoire à travers laquelle le regard traduit ce qu'il voit en ce qu'il aime voir. La volupté est peut-être là, dans ce qui flamboie auprès de l'abîme, auprès des présences souveraines dont le langage finit par n'être que tautologique puisque ce qui est dit est déjà dit ou déjà vu dans sa force d'évidence. D'où cette idée étrange à propos du corps : il y a une sorte de fatalité poétique puisque le féminin est déjà signifié par ce qu'il suppose de fascination, de trouble irrépressible et d'étonnement dans le lignage des désirs, dans l'inconnaissance répétée et les lignes de fuite des corps ; fatalité paradoxale nourrie d'évidence et de secret, de présence et d'absence.