Trouverons-nous un jour qu'il est parfaitement juste et naturel de se faire payer pour porter le bébé d'une autre, pour se faire prélever un rein, ou en échange d'un service sexuel ?
Dans la plupart des sociétés démocratiques modernes, on est libre de donner certaines parties ou certains produits de son corps – rein, lobe de foie, sang, sperme, ovocytes, etc. – mais pas de les vendre. On est libre de mettre ses capacités sexuelles ou procréatives à la disposition d'autrui gratuitement, mais beaucoup moins de le faire contre paiement. Pourquoi ? Le don est-il toujours un bien et l'échange contre de l'argent toujours un mal ?
Contre ce préjugé, Ruwen Ogien plaide pour le pluralisme, c'est-à-dire pour la liberté de mettre son sexe et son corps à la disposition d'autrui gratuitement, mais aussi contre paiement, en dehors de toute répression légale et de toute réprobation morale. Une invitation brillante et décapante à repenser complètement l'opposition morale entre don du corps et commerce du corps, au-delà des clichés philosophiques ou religieux.