Pour qui la choisit comme terrain d'aventure et de rencontre, l'eau
est comme une évidence. Vivante et souple, elle est cette matière
subtile qui engage le corps dans sa fluidité. Elle touche, caresse,
dessine les limites du corps dans un contact sensoriel où la peau a la
première place. Elle se fait l'écho du mouvement qui signe la présence
du corps, de soi, de l'autre.
Pour ceux qui ne peuvent s'y abandonner, l'eau peut devenir un
«monstre terrifiant» qui s'insinue par tous les pores de la peau, qui
entre dans tous les orifices, qui appelle la représentation archaïque
d'un corps sans protection, troué, écorché, nu.
Psychomotricienne, l'auteur met à profit sa pratique clinique avec
des bébés et leurs parents, des enfants et des adultes psychotiques et
autistes, ainsi que son expérience de formation auprès d'étudiants
ou de professionnels, pour dégager les points essentiels qui font
de l'activité aquatique une médiation corporelle bonne pour la
symbolisation.
Mieux qu'une synthèse théorique, cet ouvrage témoigne d'un
cheminement personnel et professionnel où ce qui est privilégié dans
le contact avec l'eau n'est ni la pédagogie ni l'adaptation mais
l'appropriation subjective du corps.