C'est une après-midi de printemps, au bord de la Méditerranée,
dans un ancien village de pêcheurs près de
Marseille, à la fin des années 70.
C'est là qu'elle entend Patti Smith chanter pour la
première fois.
Elle, l'adolescente de seize ans, maigre et timide, entend
la voix d'une autre fille maigre qui, à trente ans, avec
son premier disque, est devenue une star. Et sa voix lui
entre dans le corps. La grâce d'une voix.
Correspondance secrète, cela s'appelle. Comme celle
entre Patti Smith et Claudine Galea.
Car on projette toujours ce qu'on est, ce qu'on n'est
pas, ce qu'on voudrait être, ce qu'on croit être, sur les
artistes. Ils sont là pour nos rêves, nos utopies. Pour nos
faiblesses. Pour nos illusions. Pour nos grandeurs.