Le Coureur des bois
Publié en 1853, Le Coureur des bois de Gabriel Ferry offre une vision flamboyante du Mexique sauvage et pittoresque, peuplé d'Indiens sanguinaires, de chasseurs de bisons et de tigres, de gambusinos, de bandits, tous s'affrontant dans d'incroyables batailles sur des îles flottantes, le long des rivières, dans les montagnes, les plaines et les forêts, pour un champ d'or perdu dans le désert, près d'une sépulture apache. De ces combats, Ferry tire un opéra grandiloquent de l'Amérique sauvage, mélange d'épopée barbare et d'ode à la nature. Dans la tradition des premiers feuilletonistes, il livre une oeuvre totale, équivalent, sur le terrain de la géographie, du roman historique d'Alexandre Dumas ou de la description sociale d'Eugène Sue. Mêlant à ses souvenirs de voyageur une parfaite maîtrise des ficelles de la littérature populaire, Ferry invente ainsi, sans le savoir, une Amérique romanesque qui nourrira longtemps l'imaginaire des Français, mais aussi, très largement, les conventions du roman d'aventures géographiques. Le Coureur des bois, qui n'a pratiquement jamais été réédité dans son intégralité depuis 1853, tient une place de premier plan dans l'histoire du roman-feuilleton.