Le courrier, la courroie, ta bonne lettre
Correspondance
« Il y a bien à faire ici : la Topo, le Kudelski dont les amplis sont foutus. Une conférence à l'Alliance française : autrement rien ne m'y retient. Dès que possible, je fonce (manière de parler) vers Madras et ensuite votre île. La Topo arrivera à Colombo, même si on ne lui refait pas un moteur neuf ici. »
(Nicolas Bouvier, Bombay, 9 janvier 1955)
« Le boulot va bien, ça s'ensoleille. Je me réjouis comme un timbré de voir le tien. Je fais le projet d'aller te trouver au haut de l'île et qu'on la descende ensemble. »
(Thierry Vernet, Galle, 13 janvier 1955)
Ces lettres sont extraites de la Correspondance des routes croisées. Elles couvrent la période de l'Afghanistan à Ceylan, octobre 1954 à mars 1955, où les deux amis ont suivi chacun un chemin différent après leur séparation à Kaboul. Nicolas Bouvier et Thierry Vernet s'écrivent beaucoup, commencent à évoquer « le livre du monde », racontent les lieux qu'ils découvrent, leur travail et leurs rencontres, sur le ton d'une immense liberté et d'une grande tendresse. Ce chapitre de leur correspondance, écrit immédiatement après le grand voyage, éclaire intensément l'esprit dans lequel L'Usage du monde a été conçu.