Le courtier en tabac
Publié en 1960, troisième roman de John Barth, Le Courtier en tabac est un sommet dans l'oeuvre d'un des grands maîtres du postmodernisme américain.
Narration foisonnante, « fantaisie nihiliste » selon les mots de l'auteur, cette bouillonnante entreprise romanesque revisite l'histoire de la fondation des États-Unis d'Amérique à travers les tribulations d'Ebenezer Cooke, jeune candide investi du titre chimérique de « Lauréat et Poète du Maryland », embarquant vers le Nouveau Monde pour prendre possession des plantations de tabac familiales.
Héraut de l'Innocence - il lie sa virginité à son dessein littéraire -, Ebenezer s'oppose en tout point à son précepteur et compagnon d'aventure, le mystérieux Henry Burlingame : jouisseur, intrigant, baratineur invétéré et génie du travestissement, ce dernier s'enorgueillit d'une ascendance héroïque - ainsi que semblent le révéler certains manuscrits providentiellement découverts.
Les relations de Pocahontas et John Smith trouveront là un éclairage inédit, entre autres piquantes surprises réservées au lecteur par le facétieux John Barth, qui multiplie à l'envi récits périphériques, digressions et pastiches.
Hommage au grand roman comique anglais façon Laurence Sterne ou Henry Fielding, Le Courtier en tabac déploie une verve réjouissante, d'une constante inventivité.