À la suite de ses travaux d'anthropologie en collaboration
avec A. O. Lovejoy, George Boas (1891-1980) se penche sur
la place donnée à l'enfance dans les sociétés contemporaines.
Pour ce faire, ce travail d'enquête amusée interroge la notion
de primitivisme culturel, qui traduit le sentiment profond,
historiquement durable à défaut d'être raisonnable, selon
lequel la vie simple est préférable à la vie complexe, et la «réalité
des débuts» intrinsèquement supérieure à toute autre. Dans
Le Culte de l'enfance, George Boas se propose donc de retracer
l'une des formes que prend ce primitivisme culturel, celle de
la promotion de l'enfance. La considération de l'adoration
où l'on tient cet âge dans les États-Unis des années cinquante
et soixante vient nourrir son étonnement devant le primat
reconnu si souvent à l'enfance dans les textes et dans l'art. Il retrace
l'histoire de ce primat de façon très précise à partir du XVIe siècle,
jusqu'à l'idée moderne de l'Enfant perçu comme Artiste, et
de l'Artiste perçu comme Enfant.
Texte décisif et nécessaire à qui veut comprendre l'étrange
alliance contemporaine entre technique et immaturité.
Le Culte de l'enfance est le premier ouvrage de George Boas
traduit en français.