«Les forces armées sont républicaines. Elles sont au service de la
nation tout entière. Nul ne peut, sous peine de haute trahison, les
détourner à ses fins propres. Elles sont apolitiques et soumises à
l'autorité civile» (article 188). C'est par ce paragraphe sibyllin
que le projet de constitution adopté le 13 mai 2005, consacre la
seule idée novatrice surgie de l'esprit des délégués au dialogue
intercongolais d'Afrique du Sud (2002). Cependant, il ne peut y
avoir une armée républicaine là où il n'y a ni république ni
démocratie. Par conséquent, le postulat de l'armée républicaine
est une exigence populaire de refondation de la république, de la
démocratie et de la capacité de défense dissuasive et crédible
comme condition sine qua non de la renaissance de la République
Démocratique du Congo. Dès lors, il faut décrypter le sens de
cette mutation sémantique en tant que demande sociale d'un
nouveau pacte démocratique et républicain, et d'une armée
nouvelle. Toutefois, la réalisation de ce triple défi suppose du
temps, de la lucidité et de l'abnégation. Autrement dit, l'horizon
de l'armée républicaine est au-delà de la transition. Si bien que
«l'armée nationale, restructurée et intégrée» en gestation est au
mieux une armée de transition, au pire une armée d'oppression et
de spoliation.