Les souvenirs évoqués concernent la courte période où le jeune écolier, frais émoulu de l'école primaire de Grand-Bourg, envisage de quitter l'île de Marie-Galante pour aller continuer ses études à Pointe-à-Pitre, au lycée Carnot, en 6e, après sa réussite au concours des bourses.
L'auteur nous fait vivre avec tendresse et émotion, non sans une légère ironie en filigrane, la fièvre des préparatifs qui ne touche pas seulement les parents, la famille, mais tout le quartier. C'est en effet toute la communauté de Lalé Poyé : mabo Françoise, amie Bayadine, manzè Albertina, entre autres, qui rivalise d'attentions, de gâteries, de prières, de conseils et de mises en garde pour cet enfant sur qui elle a reporté tous ses espoirs.
Ce récit de souvenirs de la prime adolescence de Max Rippon est sans conteste un hommage discret et sincère à son environnement familial et à son quartier, en même temps qu'il permet de comprendre le secret engagement de L'auteur et sa volonté d'être le témoin de la communauté de Lalé Poyé et de toute l'île de Marie-Galante.
Pour terminer, il est permis d'espérer que les enseignants du primaire et des collèges si démunis en textes régionaux, authentiques et attrayants, auront à cœur d'y puiser maints passages à proposer à leurs élèves pour une lecture édifiante et tonique.