Pour atteindre un objectif, il est sage de choisir la voie la plus efficace : celle-ci implique généralement un (ou des) détour(s). Ceux-ci conduisent à l'accumulation de connaissances et de savoir-faire (capital humain), au recueil d'informations sur les marchés (capital commercial) et à l'acquisition d'outillages performants (capital industriel). Le détour monétaire permet de rémunérer des travailleurs, d'acquérir des machines, de mettre en place des réseaux d'information et de mobiliser l'épargne d'une multiplicité de prêteurs ou d'investisseurs (capital financier) : il l'élargit l'impact du capital.
Les détours ainsi réalisés sont générateurs de profitsqui résultent de l'inégale répartition des ressources et des débouchés, de la mobilisation de sources d'énergie concentrée et de l'innovation.
L'ouvrage souligne le rôle du détour commercial dans la naissance du capitalisme, celui de l'investissement productif dans le capitalisme industriel et la socialisation progressive du capital qui marque le capitalisme financier. Il insiste sur les transformations accélérées qui résultent à la fois de la globalisation et de la troisième phase de la révolution industrielle et technique.
Paul Claval, Géographe, a longtemps professé à l'Université de Paris-Sorbonne. Auteur prolifique sur des thèmes variés, il est un des premiers à s'interroger sur les fondements épistémologiques de la géographe. Par ses travaux, il contribue au renouvellement de plusieurs de ses branches. Il est notamment l'un des spécialistes et des théoriciens de la géographie culturelle. Il a d'ailleurs fondé, en 1992, la revue Géographie et cultures.
Sept doctorats honoris causa lui ont été délivrés par des universités étrangères, dont le dernier par l'Université de Montréal : ils soulignent l'ampleur et la portée de son œuvre, et son exceptionnelle stature intellectuelle.